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19 septembre 2006

RDC: tension à Kinshasa au lendemain de l'incendie de médias de M. Bemba

RDC: tension à Kinshasa au lendemain de l'incendie de médias de M. Bemba

© AFP
Des partisans du vice-président Jean-Pierre Bemba manifestent le 27 juillet 2006 à Kinshasa
© AFP/Archives Gianluigi Guercia
KINSHASA (AFP) - mardi 19 septembre 2006 - 16h47 - La tension était vive mardi à Kinshasa, où des manifestants, furieux après l'incendie d'origine inconnue lundi d'un immeuble abritant des médias du vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, ont paralysé le centre-ville et jeté des pierres contre la police et des passants.

En début d'après-midi, la police a tiré en l'air à balles réelles, sans faire de blessés, pour disperser les derniers manifestants regroupés sur le Boulevard du 30 juin, la principale artère de la capitale.

Un policier a été blessé à la tête par un jet de pierre et un manifestant a été arrêté, a constaté l'AFP.

Des renforts de police ont été déployés sur le boulevard, où la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) a positionné sept blindés.

La calme est revenu peu après 14H00 (13H00 GMT).

Mardi matin, deux manifestations distinctes avaient regroupé une centaine de partisans de M. Bemba devant l'immeuble incendié abritant les chaînes Canal Congo télévision (CCTV) et Canal Kin télévision (CKTV), et une centaine de jeunes gens, pour la plupart des enfants de la rue, sur le Boulevard du 30 juin, à quelques centaines de mètres de l'immeuble brûlé.

Tous criaient au "sabotage" des chaînes de télévision et scandaient des slogans hostiles à la communauté internationale et aux forces de l'ordre.

Ces manifestations interviennent dans un climat déjà très tendu à Kinshasa, moins d'un mois après des affrontements meurtriers entre troupes du président Joseph Kabila et de M. Bemba, tous deux en lice pour le second tour de la présidentielle le 29 octobre.

En fin de matinée, des militaires du Mouvement de libération du Congo (MLC) de M. Bemba qui gardaient les abords de l'immeuble incendié sont intervenus, accompagnés de Casques bleus, pour aider la police à disperser les manifestants sur le Boulevard du 30 juin.

© AFP
Des casques bleus en faction dans une rue de Kinshasa, le 7 septembre 2006
© AFP/Archives Lionel Healing
La plupart des manifestants avaient alors accepté, après des pourparlers, de quitter le Boulevard, à l'exception d'un groupe d'une vingtaine de jeunes de la rue, qui ont continué à harceler les forces de l'ordre jusqu'à l'arrivée de renforts de police.

Mardi matin, la force européenne Eufor a appelé dans un communiqué "à la retenue" et a demandé "à ceux qui disposent de l'autorité nécessaire de faire cesser les agitations (...) autour de l'immeuble où s'est déroulé le sinistre".

"En attendant que soient connues les causes de cet incendie, il convient de ne pas laisser la rumeur ou la colère l'emporter sur l'intelligence", selon ce texte de l'Eufor, qui dispose d'un millier d'hommes à Kinshasa, où elle est intervenue pour la première fois pendant les violences d'août.

Déplorant la destruction d'une grande partie des locaux de CCTV, Eufor a souhaité un "prompt rétablissement à Monsieur Kitutu O'Leontwa, directeur général de CCTV, durement brûlé (...), ainsi qu'au professeur Kasongo Numbi, violemment molesté alors qu'il était l'hôte de cette station".

M. Numbi, un député indépendant réputé proche du camp présidentiel, a été violemment battu lundi par des militaires du MLC qui l'ont accusé d'être l'auteur de l'incendie.

Conduit dans la nuit dans une clinique de Kinshasa après l'intervention d'un cadre du MLC, il a expliqué à l'AFP être actuellement en "soins intensifs" pour une fracture à la jambe droite, des dents cassées et des contusions.

"Je ne veux pas que ce qui vient de m'arriver allume encore le feu. On ne peut pas aller de vengeance en vengeance", a-t-il affirmé à l'AFP.

De son côté, Thomas Luhaka, le secrétaire exécutif du Mouvement de libération du Congo a déclaré à l'AFP ignorer "les causes de l'incendie" et indiqué qu'il attendait "les résultats de l'enquête" de police à laquelle doit participer la Monuc.

En début d'après-midi, la tension restait vive dans le centre d'affaires de la capitale, où la circulation était encore timide.

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